Les présidents des groupes parlementaires ont appelé dimanche, Abir Moussi, présidente du groupe parlementaire du Parti démocratique libre (PDL) à joindre leur réunion et à lever le sit-in entamé par son groupe depuis le 03 décembre dernier pour revendiquer des excuses officielles de la part du Mouvement Ennahdha suite à des propos injurieux émanant de l’une de ses députés.
Dans son intervention à l’ouverture des travaux de la session plénière consacrée à la discussion de la loi des finances de 2020, Seifeddine Makhlouf, président du groupe parlementaire » Etilaf Al Karama « , a appelé à l’application de la loi pour lever le sit-in des 17 députés du PDL, estimant que ce mouvement de protestation porte atteinte aux institutions de l’Etat.
Dans ce contexte, il a appelé le président du parlement, Rached Kheriji Ghannouchi à user de son pouvoir pour imposer le respect de la loi au sein du parlement.
Pour sa part, Ghazi Chaouachi, président du groupe parlementaire démocratique (21 députés du courant démocratique, 15 députés du mouvement Echaab et 5 autres députés) a souligné le droit des Tunisiens aux mouvements de protestation tel que mentionné dans la constitution, signalant la nécessité de ne pas empêcher le bon déroulement du service public et du travail du parlement.
Chaouachi a indiqué qu’un appel a été lancé pour tenir une réunion des présidents des groupes parlementaires mais les présidents du PDL et du mouvement Ennahdha se sont entêtés et ont refusé d’échanger les excuses.
De son côté, le président du groupe de la réforme nationale, Hssouna Nacefi a réaffirmé l’urgence de tenir une réunion des présidents des groupes parlementaires pour trouver une solution à la suspension des travaux du parlement soulignant son soutien aux députés du PDL.
Dans son intervention, Hatem Mliki, président du groupe parlementaire » Qalb Tounes » (38 députés) a appelé à l’élaboration d’une charte de conduite organisant le travail au sein du parlement qui devrait adopter la loi des finances de 2020 dans les délais constitutionnels.
Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance de trouver une solution pour lever le sit-in des députés du PDL et pouvoir poursuivre les travaux de la session plénière.
Adnen Ibrahim, président du groupe parlementaire » l’avenir » (9 députés) a présenté ses excuses aux Tunisiens estimant que le sit-in des députés du PDL empêche le parlement de poursuivre ses travaux.
Quant à Mustapha Ben Ahmed, président du groupe » Tahya Tounes » a souligné que les sessions parlementaires précédentes avaient enregistré certains tiraillements mais jamais cela n’avait empêché le parlement de poursuivre ses travaux.
Ben Ahmed a appelé les présidents des groupes parlementaires à se réunir dans les plus brefs délais.
Cet appel a été lancé également par le président du groupe parlementaire du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri qui a appelé Abir Moussi à joindre cette réunion rappelant que le président du parlement a le droit d’appliquer la loi et de recourir à la force pour lever le sit-in.
S’exprimant à cette occasion, Abir Moussi présidente du groupe parlementaire PDL a indiqué que son groupe n’a pas empêché le parlement de poursuivre ses travaux, il demande uniquement des excuses officielles de la part du mouvement Ennahdha pour les propos injurieux prononcés par sa députée Jamila Ksiksi lors de la session plénière consacrée à la discussion du budget de l’Etat complémentaire de 2019.
Moussi a indiqué qu’elle était en train de discuter la tenue de la réunion des présidents des groupes parlementaires mais elle a décidé de poursuivre le sit-in suite à l’intervention de la députée Samia Abbou du Courant démocratique qui l’a accusée d’agent au service de pays étrangers.
A noter que la session plénière est présidée par la première vice-présidente du parlement Samira Chaouachi en présence du deuxième vice-président du parlement Tarek Fetiti.